dimanche 27 octobre 2013

31 Message à Libération (Soulé, octobre 2013)

La vie et l'oeuvre de Véronique Soulé : épisode du 26 octobre 2013


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Référence : Libération, 26/10/203, Dossier "Des élites pour tous" (pages 1-5)

Message adressé à : Rédaction papier via Libération Contacts

 
Bonjour.

Votre dossier est parfois intéressant, mais dans l'ensemble il fait preuve d'un certain confusionnisme : vous mélangez plusieurs problèmes tels que : le déclin de la culture française (accroche de l'éditorial de Fabrice Rousselot), le caractère uniforme des élites politiques, le mode de formation des élites en général, le problème de la reproduction sociale dans l'école.

A cette absence de problématique, j'ajouterai quelques éléments concernant la rhétorique de Mme Soulé, qui a, encore une fois, réussi à placer une de ses phrases fétiches : "l'école française est la plus inégalitaire dans les pays développés", ce qu'elle semble vouloir démontrer en ajoutant que : "un enfant de famille défavorisée a plus de risque que les autres de redoubler au CP et de décrocher au collège". Désolé, mais cela ne démontre pas que ce soit pire en France que dans d'autres pays : il s'agit seulement d'une explication de ce qu'est l'inégalité scolaire (les lecteurs de Libération, qui ne font pas partie des classes défavorisées, n'ont pas nécessairement besoin d'explications aussi primaires !). Pour ma part, je ne pense pas que la situation soit forcément meilleure pour les classes défavorisées aux Etats-Unis ou en Angleterre, mais je suis prêt à changer d'opinion si on me démontre que j'ai tort.

Donc : Mme Soulé pourrait-elle PROUVER avec des chiffres PRECIS, PERTINENTS et SOURCES son assertion récurrente sur "la France pays le plus inégalitaire scolairement" ? Elle ferait ainsi un vrai travail de journaliste, au lieu de se contenter de son habituel bourrage de crâne.

Cordialement.
 
 
Commentaire
Véronique Soulé, à Libération, représente le versant bête du discours médiatique sur l'école (alors que Véronique Radier, au Nouvel Observateur, en représente le versant méchant, ou plutôt à la fois bête et méchant, mais sans second degré).

Dans l'article, on trouve plusieurs autres assertions intéressantes, notamment celle-ci :

La chercheure Muriel Darmon, qui vient de publier une étude fouillée sur le monde des prépas (Classes préparatoires. La fabrique d’une jeunesse dominante, la Découverte), évoque une «solution utopique» : «On pourrait inverser les publics, mettre les élèves de prépas à l’université et les étudiants en prépa. Les premiers s’en sortiraient très bien en fac, où l’on doit être autonome. Les seconds profiteraient à plein des cours en petits groupes, du suivi des enseignants et des contrôles répétés. Mais c’est difficilement réalisable.»
 
Solution utopique, en effet, puisqu'il y a quelques dizaines de milliers de place dans les classes préparatoire et plusieurs centaines de milliers d'étudiants.
Par ailleurs, cette idée de Muriel Darmon  a des implications que Véronique Soulé, toute à son admiration, n'entrevoit pas : que dans les classes préparatoires, les cours ont parfois lieu à 40 ou 50, que les élèves sont certes harcelés de travail, mais ne sont pas "suivis" à proprement parler (c'est "marche ou crève !", comme à la Légion) et que ce régime ne serait probablement pas apprécié par des élèves qui sortent du lycée avec une certaine nausée des cours à longueur de journée (je précise que personnellement, je ne suis pas un partisan inconditionnel du système des classes préparatoires et des concours à bachotage, qui organise - nécessairement - un gaspillage de travail et d'énergie).
Muriel Darmon et Véronique Soulé envisagent les choses de façon évidemment différente : des classes préparatoires, ou plutôt des classes propédeutiques, qui seraient une extension de l'enseignement maternel au delà du bac : "Alors, mon petit, pourquoi tu n'as pas réussi ton exposé sur la philosophie de Socrate ? Tes corn flakes n'étaient pas de première fraîcheur ?"
L'université (dite "la fac" dans le discours médiatique courant) deviendrait le lieu de rassemblement des meilleurs... et, sinon, on dirait avec honte de ses enfants : "Les cons, ils ont été orientés en prépa !".



Autre article sur Véronique Soulé
*Episode du 26 novembre 2012 : Véronique Soulé me saoûle
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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